« Mon conseil aux chercheurs : devenir consultants scientifiques auprès des entreprises »
Mathias Fink au Forum IncubAlliance & SATT Paris-Saclay

Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, mercredi 4 novembre 2015

Le témoignage de Mathias Fink, en ouverture du 2eme Forum IncubAlliance & SATT Paris-Saclay, consacrée cette année au lien entre Physique et création de valeur, a été l’occasion pour les 250 participants de mieux comprendre comment de beaux concepts de physique peuvent donner naissance à de nombreuses startup innovantes.

A l’origine de cet événement, deux acteurs très complémentaires : IncubAlliance qui aide les porteurs de projets à convertir leur projet technologique en entreprises innovantes à fort potentiel de développement et la SATT Paris-Saclay qui accompagne les laboratoires de l’Université Paris-Saclay pour le transfert de technologies ou de savoir-faire vers les entreprises ou la création de start-up. Leur objectif : montrer que si la physique fait rêver, elle peut aussi être source de création de valeur et d’emplois.

Ce message, c’est Mathias Fink, physicien français spécialiste de l’application des ondes à l’imagerie médicale, qui s’en est fait le porteur en ouvrant cette journée. Revenant sur les grandes lignes de son parcours personnel, cet amoureux de la physique a témoigné de la manière dont un concept physique - le retournement temporel - pouvait donner naissance à de nombreuses applications dans des domaines aussi variés que l’imagerie médicale, l’aéronautique ou les télécommunications. « Avec mon équipe, nous sommes passés par tous les états : enthousiasme, déception, espoir. Mais à plusieurs reprises, nous avons eu la chance de voir nos travaux rencontrer un besoin du marché », témoigne le physicien.

Et pour cause, comme n’a pas manqué de le rappeler Mathias Fink, la création d’entreprise s’apparente parfois à un long chemin semé d’embûches, auquel il faut être préparé. « Je crois que tous les chercheurs tentés par l’aventure entrepreneuriale devraient commencer par se rapprocher des entreprises en profitant du statut de consultants scientifiques permis par la loi Alllègre. Grâce à ce statut, ils pourront en effet, tout en restant chercheur, commencer à appréhender le monde de l’entreprise et à mieux comprendre comment une belle idée peut se transformer en produit ».  

Et quant on lui demande si le moment est propice pour se lancer, sa réponse est sans appel : « Les autorités françaises et le monde universitaire ont enfin compris l’importance de l’innovation. Nous ne sommes plus du tout dans la configuration d’il y a 20 ans, où il était encore plutôt mal vu par les autorités universitaires de vouloir innover. Aujourd’hui, toute bonne université forme les jeunes à l’entrepreneuriat. Il faut donc savoir profiter du contexte actuel et ne pas avoir peur de se lancer ! Car si nous ne sommes pas innovants, nous pouvons être certains que nos voisins le seront à notre place ».
A bon entendeur.