nextProtein lève 1,3 millions d’euros

À l'heure où la rareté des aliments et l'agriculture non durable suscitent de grandes inquiétudes, l’ambition de nextProtein est claire : fabriquer à partir de larves d’insectes des composants destinés à l’alimentation animale. Un pari osé mais visiblement convaincant comme en témoigne la levée d’amorçage de 1,3 millions d’euros réussie par la jeune start-up franco-tunisienne auprès d’investisseurs internationaux, parmi lesquels le fond Kima Ventures de Xavier Niel, Jerôme Lecat - investisseur de la Silicon Valley -, Khaled Helioui, Sylvie Ganter et Christophe Cervasel d’Atelier Cologne, ainsi que les plateformes de financement participatif Anaxago et Angelsquare. Au lendemain de cette levée réussie, retour sur les raisons d’un succès.

Si le projet de nextProtein parvient à convaincre aussi largement c’est parce qu’il apporte une réponse claire à une problématique actuelle : celle de la rareté accrue des ressources agricoles qui, selon les Nations Unies constitue un problème majeur pour notre monde dont la population pourrait atteindre 9 milliards de personnes en 2050. « Le processus novateur de bioconversion mis au point par nextProtein peut en effet permettre de produire la même quantité de protéines que l'agriculture traditionnelle, mais en utilisant beaucoup moins de terres agricoles, moins d'eau, peu de ressources, et en émettant considérablement moins de gaz à effet de serre. En effet, cette technologie permet de produire sur 100 m2 autant de protéines que sur un champ de soja de 100 ha », explique Mohamed Gastli, chimiste et président de nextProtein. Une innovation en forme de promesse qui ne pouvait que séduire les investisseurs.

Conformité aux normes européennes, coût de production relativement faibles, business model performant, choix d’insectes pertinents : les forces de nextProtein sont en effet nombreuses. « J’ai pour ma part été frappé par le potentiel à grande échelle et la durabilité du modèle de nextProtein, tirant profit d’un inventaire de déchets organiques qui seraient sinon gaspillés, pour générer à la fois des protéines essentielles à l’alimentation animale et des engrais biologiques – le tout avec une empreinte carbone quasi négligeable. Mon soutien et mon investissement dans cette société ont été un choix évident », explique Khaled Helioui, par ailleurs investisseur dans des entreprises comme Uber et Deliveroo.

Si en 2016, nextProtein a réussi le pari de produire quotidiennement 30 kg de larves d’insectes à partir de 300 kg de fruits et légumes invendus, son objectif pour 2017 suite à cette levée de fonds réussie est de convertir entre cinq et dix tonnes de déchets organiques en une tonne de protéines et d’huile dans son nouveau site de production de 2 500 m2. « Nous sommes heureux d'avoir des investisseurs capables de nous aider à atteindre nos ambitieux objectifs. Nous avions besoin d'investisseurs capables de nous aider à élaborer une stratégie commerciale et de nous apporter un savoir-faire technique ; c'est pourquoi nous sommes entourés de vrais entrepreneurs », conclut Syrine Chaalala, co-fondatrice de nextProtein et directrice des opérations

 

À propos de nextProtein

nextProtein est une start-up agri-tech française basée à Orsay (91) et disposant d’une exploitation d’élevage d’insectes dans les alentours de Tunis, en Tunisie. La société élève des larves de mouches de soldats noires à partir de déchets organiques, principalement des fruits et légumes dont la traçabilité est assurée, venant d’industries agroalimentaires et de rebuts agricoles. Le processus de bioconversion génère de précieux composants à l’alimentation animale : une protéine d’insectes, de l’huile (pour l’aquaculture, l’aviculture et les animaux domestiques), et un engrais biologique et naturel pour l’agriculture. Les partenaires de nextProtein incluent : Climate KIC, l’incubateur technologique Incuballiance.

Pour en savoir plus sur nextProtein : http://www.nextprotein.co