Rien ne le prédestinait à porter un jour la casquette d’entrepreneur et pourtant ! C’est bien dans les rangs d’IncubAlliance que nous avons rencontré Valérian GIESZ. Co-fondateur de Quandela, une start-up spécialisée dans la conception de solutions performantes et compactes pour le développement des technologies de la photonique quantique, Valérian GIESZ a accepté de revenir avec nous sur les raisons qui ont conduit ses pas du monde de la recherche à celui de la création d’entreprise. Gros plan sur une conversion réussie.

Quel a été ton parcours avant de te lancer dans l’aventure de la création d’entreprise ?

J’ai suivi un parcours scientifique très classique : classes préparatoires parisiennes, concours, intégration à l’Institut d’Optique Graduate School. En parallèle de ma scolarité à l’Institut d’Optique, j’ai fait un master en nanotechnologies et ai finalement décidé de poursuivre mes études avec un travail de recherche. J’ai donc fait un doctorat au Centre de Nanosciences et de Nanotechnologies du CNRS dans le cadre duquel mon objectif était de développer des sources de lumière pour les technologies quantiques.

On est donc a priori bien loin de l’entrepreneuriat…

C’est vrai qu’au début de mes études, j’avais plutôt dans l’idée de faire de la science et uniquement de la science. C’est la raison pour laquelle, contrairement à nombre de mes camarades d’école, j’ai par exemple fait le choix de ne pas intégrer la filière Innovation Entrepreneurs (FIE) que proposait l’Institut d’Optique.

A quel moment as-tu commencé à envisager de te lancer ?

A la fin de ma thèse ! Dans le cadre de mes recherches, avec mon équipe, nous avons dû développer un prototype. Présentant des performances inégalées au niveau mondial, ce dernier a très vite suscité des retours positifs. Pour certains de nos camarades chercheurs, il y avait dans nos résultats de quoi révolutionner les technologies existantes. Nous avons donc commencé à envisager la piste de la création d’entreprise et très vite décidé de nous associer pour nous lancer.

Comment vous y êtes-vous pris ?

Nous avons commencé par activer nos réseaux afin de recueillir les conseils de personnes déjà engagées dans la voie de la création d’entreprise. Nous avons ensuite pris contact avec le CNRS qui était, autant que nous, propriétaire de nos résultats. Nos interlocuteurs nous ont alors conseillé d’intégrer un programme de pré-maturation afin d’évaluer les opportunités du marché, ce que nous avons fait. En parallèle, nous avons suivi une formation à HEC.

A quel moment avez-vous croisé la route d’IncubAlliance ?

Lorsque nous avons obtenu le feu vert du CNRS et donc les licences d’exploitation, nous nous sommes mis à la recherche d’un incubateur en mesure de nous aider à mener à bien notre projet de création. IncubAlliance a très vite retenu notre attention en raison de son positionnement très technologique. Nous avons immédiatement été frappés par la qualité d’écoute et de compréhension des problématiques hardware de nos interlocuteurs. L’expérience du GenesisLab n’a fait que nous confirmer que nous avions fait le bon choix et que nous allions, dans ces murs, bénéficier d’un accompagnement de qualité.

Toi qui viens de la recherche, quel regard portes-tu sur le monde de l’entrepreneuriat ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le monde des start-up n’est pas du tout un monde de requins où chacun ne penserait qu’à soi au détriment des autres. J’ai pour ma part été positivement frappé par la bienveillance et l’entraide qui existent non seulement entre porteurs de projet mais aussi de la part des institutions. Au sein de l’écosystème Paris-Saclay, il suffit en général de passer un coup de téléphone pour être écouté avec attention, recevoir des conseils ou obtenir un rendez-vous.

Le fait d’être passé directement de la paillasse à l’incubation, sans avoir eu d’expérience au sein d’un grand groupe par exemple, ne te semble donc pas un handicap ?

Pas du tout ! Je crois que le fait de n’avoir travaillé que dans des petites structures telles que des équipes de recherche est au contraire très formateur en termes de capacité d’innovation. Lorsque l’on n’est pas nombreux, on doit se débrouiller pour faire ce qui est à faire ! Impossible de se cacher derrière des procédures et des organisations globales - dont on sait par ailleurs combien elles peuvent parfois s’avérer sclérosantes pour la créativité des grands groupes…

Quels conseils donnerais-tu aux entrepreneurs en herbe ?

Qu’ils consacrent le temps nécessaire à constituer un noyau dur d’associés très solide. Il est en effet essentiel de s’assurer que l’on partage avec ses associés les mêmes objectifs et la même vision du développement. C’est ce que nous avons fait très tôt dans notre équipe en envisageant tous les scénarios d’évolution envisageables et en discutant, sans tabous, de nos objectifs personnels dans cette aventure. Des fondations très solides qui nous permettent aujourd’hui d’envisager ensemble l’avenir avec beaucoup d’enthousiasme et de sérénité.

 

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