Il vient du monde salarié de l’entreprise, elle a toujours baigné dans l’univers entrepreneurial : a priori rien n’augurait une association de ces deux là ! Rien, si ce n’est une passion commune pour la moto et l’innovation technologique… et un goût partagé pour l’indépendance ! Pedro Crescencio et Laurence Giraudon ont en effet décidé de s’associer en 2015 et de se lancer ensemble dans l’aventure entrepreneuriale avec la création de GIRONAC, une start-up spécialisée 
dans l’analyse de trajectoire et le contrôle de dispositifs asservis. Tous deux ont accepté de revenir avec nous sur le chemin qu’il leur a fallu parcourir pour en arriver là.

 

 

Quel a été votre parcours avant de vous lancer dans l’aventure de la création d’entreprise ?

Pedro CRESCENCIO (PC) – Je suis arrivé sur le marché du travail avec trois diplômes en poche – un diplôme de designer industriel, un DESS de Gestion de la technologie et de l’innovation de l’UTC de Compiègne et un Master en marketing d’HEC. Après avoir enchainé plusieurs stages dans différentes sociétés, j’ai fait en 2005 un passage d’une année chez ACTEM où j’ai rencontré Laurence. Ma mission terminée, nous nous sommes perdus de vue et je me suis pour ma part orienté vers le conseil. Ce n’est qu’en 2015, lorsque j’ai eu la vision d’un produit à développer, que j’ai décidé de reprendre contact avec Laurence et de lui soumettre mon idée.

Laurence GIRAUDON (LG) – En ce qui me concerne, c’est avec un diplôme en gestion de l’école la CCI Paris que j’ai débuté ma carrière, d’abord au sein d’un cabinet d’experts comptables puis en rejoignant l’entreprise spécialisée en électronique et en mécanique que dirigeait alors mon père. Au sein de cette entreprise familiale, j’ai pu me frotter à une multitude de missions, de la gestion administrative à la création de nouvelles sociétés… J’ai ainsi eu la chance de découvrir, sous toutes ces facettes, le monde de l’entreprise… jusqu’à ce que Pedro me propose ce challenge en 2015 !


Le monde de l’entrepreneuriat ne vous était donc pas complètement étranger ?

LG – Absolument pas ! C’est vrai qu’avec un père entrepreneur, on peut dire que je suis tombée très tôt dans le bain… Mais au-delà de ça, dès le début de ma carrière au sein de cabinet d’experts comptables, j’ai toujours privilégié les missions au sein de petites structures où tout était à faire J’ai toujours aimé être autonome dans mon travail.

PC – En comparaison de Laurence, j’ai évidemment a priori un parcours plus classique. Cela étant, je crois qu’au fond de moi j’ai toujours essayé de sortir du cadre. Lorsque j’étais étudiant, je n’hésitais pas à proposer déjà des prestations de services à mes professeurs ! Et entre 2005 et 2015, avant de créer GIRONAC, j’ai toujours été en veille d’une opportunité pour me lancer.

C’est donc en 2015 que cette opportunité s’est présentée…

PC – Effectivement. Alors que je passais mon permis moto, m’est apparue comme une évidence la nécessité de développer des solutions permettant aux motards de vivre pleinement leur passion, en les libérant des obstacles liés à l’insécurité et au manque de visibilité. J’ai immédiatement pensé à la société de Laurence pour m’accompagner dans cette aventure.

LG – Lorsque Pedro est venu me voir avec son idée de phare intelligent pour moto, j’ai immédiatement été intéressée et accepté de travailler avec lui pour développer un prototype et une maquette. Lorsque nous avons vu que notre concept tenait la route, nous n’avons pas hésité une seconde face à ce nouveau challenge et nous sommes lancés ! C’est ainsi que GIRONAC a pu voir le jour.

A quel moment avez-vous croisé la route d’IncubAlliance ?

PC – En août 2016, suite à quoi nous sommes d’ailleurs entrés en incubation jusqu’en 2018. Cette étape a été très importante pour nous. Elle nous a permis de structurer notre démarche entrepreneuriale et de la dé-risquer en la fondant sur des bases solides. Aujourd’hui encore nous gardons de très bons contacts avec nos anciens conseillers avec lesquels nous avons vraiment réussi à établir une relation de confiance.

Quels ont été pour vous les principaux obstacles dans cette aventure entrepreneuriale ?

LG – Sans que cela soit une surprise, j’ai trouvé particulièrement difficile la lourdeur et parfois la lenteur des différentes étapes de financement. Quand on porte un projet entrepreneurial à forte composante technologique, on essaie toujours d’aller vite pour conserver un temps d’avance et accéder le plus vite possible au marché. Dans ce contexte, les délais extrêmement longs entre le lancement d’une démarche de financement et l’obtention réelle des fonds est particulièrement frustrant.

PC – A titre plus personnel, moi qui venais du monde du salariat, il m’a fallu apprendre à gérer une entreprise et, notamment, à intégrer de manière concrète - et non pas seulement intellectuelle ! -  l’habitude de l’anticipation dans un contexte forcément caractérisé par l’incertitude. Cela étant, je n’ai jamais regretté mon choix de créer une entreprise. S’il est vrai qu’avant j’avais un bon salaire et des RTT, il n’empêche que je m’ennuyais dans mon travail. Aujourd’hui, je me lève chaque matin plus enthousiaste et animé d’une motivation sans limite. 

Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur en herbe ?

PC – De ne pas se lancer sur un coup de tête mais de bien mûrir son projet. Pour ma part, je me suis préparé pendant deux ans avant de quitter mon précédent travail et de me consacrer à 100% à GIRONAC. Après, je dirais qu’il faut des qualités de résilience, de pragmatisme et une très importante capacité de travail.

LG – Bref : même quand on traverse des étapes difficiles, il faut y croire, en permanence ! Car ça, personne ne le fera à votre place.

 

Pour en savoir plus sur GIRONAC http://www.gironac.com