« J’ai toujours su que je créerai un jour mon entreprise, mais j’ai préféré attendre le bon moment pour me lancer », répond simplement Athanase KOLLIAS lorsqu’on l’interroge sur son parcours. Fondateur de K-INVENT, une start-up spécialisée dans la conception de solutions innovantes pour la rééducation fonctionnelle, Athanase a en effet eu quelques vies avant de sauter le pas de la création d’entreprise. Comment donc savoir quel est le « bon moment » ? La réponse grâce à notre portrait de la semaine. De la Grèce à la France, puis de l’Afrique au plateau de Saclay : retour sur l’un des mille chemins menant à la création d’entreprises.

 

Quel a été ton parcours avant de te lancer dans l’aventure de la création d’entreprise ?

Je suis titulaire d’un double diplôme d’ingénieur en génie mécanique. J’ai en effet commencé mes études en Grèce à Thessalonique et les ai finies à l’école Centrale Paris, ce qui m’a permis d’obtenir un double diplôme. A l’issue de mes études, j’ai dû consacrer 6 mois à mon service militaire qui est obligatoire en Grèce. J’ai ensuite intégré la R&D de Michelin où j’ai travaillé trois ans à la conception de pneus pour engins de génie civil et pour le confort de la personne grâce à mes connaissances en biomécanique. L’occasion pour moi de déposer deux brevets au cours de ces premières années d’expérience.

Quand as-tu décidé de te lancer dans la création d’entreprise ?

J’ai toujours su que je créerai un jour mon entreprise, mais j’ai préféré attendre le bon moment pour me lancer. Or après trois ans au sein de la R&D d’un grand groupe industriel comme Michelin, j’ai ressenti le besoin de travailler au plus près du terrain. Je suis donc parti un an au Cameroun pour l’entreprise de travaux publics Razel-Bec. C’est au cours de cette mission de gestion de flotte où j’ai dû trouver des solutions alors que j’étais un peu livré à moi-même que je me suis rendu compte que j’étais capable de porter par moi-même des projets de grande envergure. J’ai donc décidé de rentrer en France et c’est alors que j’ai créé K-INVENT.

On est alors en 2014. Est-ce à ce moment-là que tu prends contact avec IncubAlliance ?

Non, j’ai d’abord créé K-INVENT. Après une première étude de marché, j’ai pris conscience qu’il existait de réels besoins dans le secteur de la rééducation fonctionnelle. Je me suis donc lancé et ai consacré les 18 premiers mois d’existence de K-INVENT à faire du sur-mesure pour répondre aux besoins de mes premiers clients.

A quel moment as-tu donc croisé la route d’IncubAlliance ?

Lors d’un événement organisé par HEC. Je commençais alors à m’intéresser au monde des start-up et de l’incubation et c’est à cette occasion que l’on m’a parlé pour la première fois d’IncubAlliance. J’ai donc pris rendez-vous avec les responsables de l'incubateur. Dès les premiers échanges, j’ai été séduit par deux aspects : la force du réseau d’IncubAlliance – qui m’a notamment permis d’entrer en contact avec l’hôpital de Garches, un partenaire très stratégique pour K-INVENT aujourd’hui ; et le caractère sur-mesure de l’accompagnement qui y était proposé. Sans hésiter, j’ai donc décidé de candidater au GenesisLab et c’est ainsi que j’ai pu intégrer le programme d’incubation en 2016.

Que retiens-tu de ce GenesisLab ?

Que du positif ! J’ai notamment apprécié le fait d’être confronté à de vrais cas pratiques. Dès les premiers jours, nous sommes entrés de plain-pied dans le business model CANVAS et j’ai été confronté à des questions très concrètes sur mon projet. Cela a été pour moi l’occasion de prendre conscience de certaines lacunes dans ma démarche. J’ai également été frappé par la richesse de la rencontre et des échanges avec les autres porteurs de projet qui m’ont eux aussi, d’une certaine manière, permis d’avancer.

Quels sont pour toi les principaux points de vigilance à avoir quand on se lance dans l’entrepreneuriat ?

Je crois qu’il est primordial d’avoir une vision claire et documentée des attentes du marché et non se lancer simplement sur une idée, aussi bonne soit-elle, que l’on aurait eu dans son coin. Il est également important de trouver, dès le début, des bonnes compétences pour constituer la meilleure équipe possible et ainsi gagner du temps pour la suite. Au début du développement d’une entreprise, il est enfin des moments charnières, comme lorsque l’on doit trouver des financements, où mieux vaut ne pas faire cavalier seul et savoir s’entourer des meilleurs conseils.

Si tu devais donner un seul conseil aux entrepreneurs en herbe, quel serait-il ?

Ne jamais dire que l’on n’a pas le temps ! Que ce soit pour son équipe, pour ses conseillers, pour ses fournisseurs ou pour ses clients, le bon dirigeant est pour moi celui qui sait trouver le temps. C’est en effet toujours dans le contact et dans l’échange que l’on peut aller de l’avant et faire avancer les choses.

Pour en savoir plus sur K-INVENT :

http://www.incuballiance.fr/les-startups/societes-creees/k-invent.html