ART-Fi accélère son développement international suite à une nouvelle levée de fonds de 5 M€

ART-Fi, PME innovante de la deeptech spécialisée dans la conception de solutions innovantes de mesure des ondes électromagnétiques émises par les téléphones mobiles et objets connectés, annonce une nouvelle levée de fonds de 5 M€ !

Si la deeptech est aujourd’hui sur toutes les lèvres, force est de constater qu’il n’en a pas toujours été ainsi. Il aura en effet fallu près de 10 ans à ART-Fi pour accélérer le développement, dans le monde de la téléphonie mobile, sa solution pourtant fondée sur une technologie de rupture développée puis brevetée par l’entreprise dès 2014. Soutenue dès sa création en 2010 par IncubAlliance, la jeune pousse de l’époque a en effet dû franchir de nombreux obstacles pour devenir l’acteur clé qu’elle est aujourd’hui, avec la possibilité de devenir le leader de son marché. Un parcours du combattant sur lequel Stéphane Pannetrat, fondateur et Président du Directoire d’ART-Fi a accepté de revenir avec nous, au moment où il annonce une nouvelle levée de fonds de 5 M€ et de la reconnaissance règlementaire de la nouvelle norme pour laquelle ART-Fi s’est tant battu.

 

Comment est née ART-Fi ?

Tout a commencé chez Sagem Mobiles en 2001- où j’ai développé des antennes sur l’un des premiers smartphones et me suis spécialisé dans les mesures des ondes. Avec des collègues, nous avons fait le constat d’un décalage entre l’offre proposée par les fournisseurs de systèmes de mesure des ondes et le besoin des industriels. Nous avons alors créé ensemble ART-Fi, et lancé les travaux de Recherche pour créer la technologie D-PHASE. Cette technologie de rupture est la seule à pouvoir mesurer les émissions d’ondes complexes modernes comme celles de la 5G en temps-réel (comme un scanner) avec une précision maximale. Sur cette base technologique, nous avons industrialisé et commercialisons une première solution ; un instrument de mesure innovant de l’exposition des personnes aux ondes électromagnétiques. Une solution incontournable pour la 5G et la garantie de 100% des mobiles au niveau du DAS.

 

Quel rôle IncubAlliance a-t-il joué dans votre parcours ?

En 2009, époque où c’était plutôt les start-ups du logiciel qui avait le vent en poupe, IncubAlliance a su déceler le potentiel de notre projet deeptech et nous accorder sa confiance et son accompagnement en nous permettant de rejoindre son programme d’incubation adapté à la croissance d’une deeptech. Outre les formations très opérationnelles que nous avons pu suivre en ses murs, ces deux années d’incubation nous ont permis de mieux comprendre l’écosystème de la création d’entreprise à la française, d’activer les bons leviers de financement et de parvenir à développer et à breveter notre solution.

L’accompagnement des deeptechs industrielles est très spécifique et se distingue des approches d’accompagnement requis pour les autres types d’entreprises. Il est nécessaire de prendre en considération cette réalité, notamment en France où nous souffrons d’une perte de compétences industrielles au sein des circuits d’accompagnement et du monde l’investissement du fait des politiques de désindustrialisation.

 

Cette solution justement, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Nous proposons une gamme de solutions innovantes (ART-MAN, ART-LiNE, etc.) de mesure de l’exposition humaine aux ondes électromagnétiques émises par les téléphones mobiles et les appareils sans fil (DAS – Débit d’absorption Spécifique) adaptées pour toutes les phases du cycle de vie des smartphones et objets connectés. Alors que la mesure du DAS constitue une étape obligatoire avant la commercialisation d’un smartphone (avec des seuils maximums à ne pas dépasser), elle a longtemps été limitée techniquement et imprécise. Avec de surcroit un nombre très limité de tests en phases de R&D et de certification seulement, et une impossibilité technique de mesurer en production après la certification. Conséquences : environ 10% des mobiles testés ces dernières années par la surveillance du marché sont hors normes en France par exemple et ne garantissent donc pas l’innocuité santé aux consommateurs. Nous avons donc immédiatement compris que, pour apporter une véritable rupture, il nous fallait parvenir à une mesure à la fois ultra-précise et ultra-rapide. La technologie que nous avons développée et brevetée nous permet de mesurer toutes les caractéristiques d’une onde (amplitude, fréquence, temps et phase) et ce, en quelques secondes contre une quarantaine de minutes auparavant. Nous étions donc en capacité de répondre enfin à l’ensemble des vrais besoins des industriels, ce qui nous a permis de commencer à commercialiser notre solution auprès d’« early adopters ». Pour la première fois, les émissions multiples de la 4G et de la 5G seront mesurées avec rigueur et tous les téléphones fabriqués neufs et reconditionnés pourront être testés aussi en production.

 

Pourquoi donc le chemin a-t-il été si long jusqu’à aujourd’hui ?

Car la réglementation qui régissait alors le monde du téléphone mobile, en Europe notamment, se reposait sur une norme du DAS calquée sur le fonctionnement de la machine d’une entreprise devenue, par conséquent, en monopole sur le marché. Il nous a donc fallu nous battre pendant des années pour faire bouger les lignes et parvenir à la publication en 2019 d’une nouvelle norme beaucoup plus innovante et conforme aux exigences européennes sur l’orientation performance des normes et pas technologique pour éviter tout biais de concurrence commercial comme cela a été le cas pendant 20 ans sur ce marché. Cette nouvelle norme doit être harmonisée à l’échelle européenne en début d’été. Nous serons alors les seuls à proposer un test en temps réel de la 5G, permettant de vérifier jusqu’à 100% de la production de smartphone neufs et reconditionnés

 

Votre dernière levée de fonds arrive donc à point nommée. En quoi va-t-elle vous permettre d’accélérer ?

Nous visons actuellement deux marchés principaux : le marché international des laboratoires de certification des téléphones mobiles qui, avec l’harmonisation de la nouvelle norme, est appelé à se déployer au niveau international ; le marché des constructeurs qui, grâce à notre solution, pourront réaliser des tests massifs sur l’ensemble d’une production de smartphones et améliorer les performances de leurs antennes (et donc l’expérience utilisateur des consommateurs). Or il se trouve que, dans l’augmentation de capital d’environ 5 M€ que nous venons de réaliser (et qui porte à 18M€ le total des fonds levés depuis 2012) ont contribué : un leader international de la certification et un reconditionneur industriel français qui devraient nous permettre d’accélérer sur nos deux marchés.

 

Comment envisagez-vous l’avenir ?

Avec beaucoup d’enthousiasme, forcément, après tout le chemin parcouru ! Et nous ne comptons pas en rester là. Nous envisageons en effet de communiquer avec Itancia, un industriel spécialisé dans le reconditionnement, sur notre label « CheckWave » qui garantira au consommateur que son smartphone a été testé et est bon en DAS/santé et en qualité de réception. Nous espérons ainsi, bien sûr, rassurer les utilisateurs avec ce Label mais aussi encourager l’industrie à le déployer pour contribuer à faire bouger les lignes et à homogénéiser les pratiques dans l’écosystème des communications mobiles vers une approche RSE qui ne saurait exclure le sujet du DAS.

 

Pour en savoir plus sur ART-Fi : https://www.ART-Fi.eu