Il aura fallu à Mathieu CARRAS 10 ans dans les rangs de Thalès pour qu’enfin se présente l’occasion de se lancer dans la création d’entreprise… Un projet pourtant présent à son esprit depuis l’époque de ses études ! Aujourd’hui président directeur de MirSense, une start-up technologique spécialisée dans la conception de lasers pour l’infrarouge moyen qui vient de boucler un premier tour de table à 2 millions d’euros, Mathieu CARRAS a accepté de revenir avec nous sur le long parcours l’ayant poussé à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
 

Quel a été ton parcours personnel avant de te lancer dans la création d’entreprise ?

Etudiant à l’Ecole Centrale, j’ai un temps hésité entre la filière entrepreneur et la filière physique. Bien qu’ayant depuis longtemps l’envie de créer une entreprise, j’ai opté dans un premier temps pour un doctorat de physique et une carrière de chercheur et ingénieur en R&D – me disant qu’il serait toujours possible par la suite de me lancer. Ce que j’ai finalement fait, mais après 10 ans passés chez Thalès, lorsque l’occasion s’est présentée. Il s’est en effet trouvé que mon développement technologique autour de lasers permettant d’émettre dans l’infra-rouge répondait à un besoin du marché et présentait de forts avantages concurrentiels. Entrevoyant alors une opportunité de création d’entreprise, je n’ai pas hésité une seule seconde et me suis lancé avec Mikael BRUN, également chercheur en physique. 

Quel a été pour toi l’apport d’IncubAlliance ?

Le parcours d’incubation chez IncubAlliance a pour moi été crucial. Lorsque j’ai sauté le pas de la création d’entreprise, je pensais savoir ce qu’était être entrepreneur. Or c’est uniquement en me confrontant aux autres incubés et en assistant aux formations très pragmatiques dispensées à IncubAlliance que j’ai fait cet apprentissage. Mon passage chez IncubAlliance m’a vraiment permis de « mâturer » le concept d’entrepreneuriat et de me couper de ce qu’était la R&D. J’ai alors changé non seulement d’environnement mais aussi de mentalité.

Qu’est-ce qui te semble difficile dans le parcours de la création d’entreprise ?

Tout d’abord la composition de l’équipe de fondateurs. Lorsque l’on se lance à plusieurs sur un projet de création d’entreprise, il est essentiel de savoir, bien sûr, ce que chacun apporte au projet, mais aussi de s’entendre et de savoir s’écouter. En ce qui nous concerne, en tant que chercheur, nous avions souvent tendance à « rationaliser » nos échanges. Or avec du recul, il me semble aujourd’hui essentiel de ne pas faire l’impasse sur la dimension humaine. J’ai également trouvé assez difficile de devoir négocier un contrat de licence avec mon ancien employeur (Thalès). Enfin, et c’est une difficulté que je rencontre aujourd’hui, je constate qu’il est très difficile de recruter dans des métiers que l’on ne maitrise pas, tel que le monde commercial.

Quels conseils donnerais-tu à un entrepreneur en herbe ?

D’accepter d’être le plus souvent en terrain inconnu. En ce qui me concerne, une forme d’incertitude m’a toujours stimulé – ce qui m’a beaucoup aidé au cours des trois dernières années. Il faut donc savoir rebondir et éventuellement changer de cap si les événements l’exigent. J’ajouterai qu’il me semble sain de ne pas faire de son projet de création le seul et unique projet de sa vie. Ainsi il est important de garder un équilibre familial à côté, pour ne pas se laisser déborder par la pression de la création. Toutefois si je devais donner un seul conseil, ce serait celui de s’assurer que l’on a l’envie !

 

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