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Willa s'engage pour la place des femmes dans la « deep tech »

L'incubateur parisien dédié à la mixité s'associe à IncubAlliance pour accompagner les fondatrices des start-up développant une innovation de rupture. Un premier «bootcamp» aura lieu en janvier.

L'équipe de Willa a annoncé ce mardi qu'elle souhaitait accompagner la féminisation des start-up de « deep tech ».
L'équipe de Willa a annoncé ce mardi qu'elle souhaitait accompagner la féminisation des start-up de « deep tech ». (DR)
Publié le 12 déc. 2018 à 07:26Mis à jour le 12 déc. 2018 à 10:04

Après le succès des Sprinteuses , son programme de pré-incubation développé en partenariat avec le Tremplin et dédié aux start-up du sport, Willa se lance dans la féminisation de la « deep tech ». Derrière ce dénominatif mystérieux se cachent des innovations de rupture, portées par des start-up aux cycles plus longs, et dont les produits sont souvent issus de la recherche académique. Pour s'y positionner, Willa a choisi de s'allier à IncubAlliance, un incubateur public situé sur le plateau de Saclay.

Les deux structures organisent un premier « bootcamp » de trois jours - pour lequel les candidatures sont toujours ouvertes - en janvier, afin de « donner envie aux chercheuses ou aux étudiantes de sauter le pas de l'entrepreneuriat », indique Sylvia Garzon, codirectrice de Willa et responsable du programme « deep tech ». Les participantes pourront y explorer les notions de propriété intellectuelle ou de business model, mais aussi réfléchir à leur vision stratégique et entraîner leurs pitchs. Entraînement qu'elles mettront à profit à la fin du programme en présentant leurs projets devant des investisseurs et des industriels.

Un partenariat de long terme

Un premier test qui devrait servir de base à l'élaboration d'un programme plus ambitieux, car Willa ne souhaite pas s'arrêter à ce « bootcamp ». « Notre objectif est de développer un partenariat sur le long terme avec IncubAlliance », explique Sylvia Garzon. Cette dernière envisage le développement d'un programme semblable à celui des Sprinteuses, qui permet à des projets peu matures portés par au moins une femme de se développer avant de candidater au Tremplin .

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Pour la présidente de Willa, Marie Georges, cette stratégie de partenariats s'inscrit dans le développement naturel de l'incubateur. « Quand nous avons créé Willa il y a treize ans, il y avait trois incubateurs à Paris, se souvient-elle. Dans le nôtre, nous avons prouvé qu'il était possible de 'mixifier' les start-up. Aujourd'hui, la capitale compte 60 incubateurs et notre rôle est d'accompagner les autres, de sorte à ce que la mixité ne se borne pas à nos murs. »

Aider les femmes à oser

IncubAlliance ne compte pour le moment que 8 % de start-up fondées par au moins une femme et aimerait rapidement atteindre les 20 %. « Nous avons rencontré plus de 75 femmes, mais en avons incubé seulement 30, déplore Corinne Borel, présidente d'IncubAlliance. J'ai l'impression que beaucoup d'entre elles n'osent pas se lancer, sans doute faute de modèles. » Pourtant, si les femmes à la tête d'entreprises de « deep tech » sont rares, elles ne manquent pas dans la recherche : 42 % des doctorantes du plateau de Saclay sont des femmes.

Alors que les politiques publiques encouragent de plus en plus les chercheurs à entreprendre , la récolte de fonds reste cependant un défi pour ces « deep tech » qui ont besoin de capitaux important pour déposer leurs brevets et industrialiser leurs technologies. « Ces projets sont plus difficiles à analyser et présentent un retour sur investissement plus éloigné du fait de leurs cycles longs », explique Sofia Dahoune, chargée d'investissement chez Elaia Partners. Certains investisseurs s'y positionnent cependant, à l'instar du fonds Serena Capital et de son « Data ventures » qui injecte des tickets allant de 500.000 à 2 millions d'euros dans des innovations de rupture depuis deux ans.

Déborah Loye

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