Résolution de l’équation « Mathématiques et entrepreneuriat » au premier forum d’IncubAlliance

Résolution de l’équation « Mathématiques et entrepreneuriat » au premier forum d’IncubAlliance

Mathématiques et entrepreneuriat : un thème surprenant qui a attiré plus de 250 participants au premier forum d’IncubAlliance, placé sous le haut patronage de Geneviève Fioraso, secrétaire d’Etat chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche, et organisé en partenariat avec EDF, Huawei, la Fondation Mathématique Jacques Hadamard, l’AMIES (Agence pour les mathématiques en interaction avec l’entreprise et la société), la Banque Populaire Val de France, Fidal innovation, GMBA Baker Tilly, la Fondation de Coopération Scientifique et Compinnov.

Ce jeudi 18 septembre, IncubAlliance et ses partenaires avaient décidé d’en faire un rendez-vous entre mathématiques et entrepreneuriat. Quelle création de valeur quand la discipline fondamentale par excellence rencontre les besoins et les attentes du monde réel ? Une journée de réflexion sur ce thème n’était pas de trop pour en explorer toutes les dimensions en réunissant, dans l’amphithéâtre Poincaré du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, entrepreneurs, chercheurs, doctorants et investisseurs.

Quand les mathématiques créent de la valeur
« Décloisonner pour libérer la créativité », c’est avec cette conviction que Geneviève Fioraso ouvrait ce premier forum. Elle saluait en particulier les efforts accomplis dans ce sens par les acteurs de l’écosystème saclaysien et soulignait la nécessité d’établir sans cesse des passerelles entre recherche académique et monde économique, mission première d’IncubAlliance.
A la suite de la secrétaire d’Etat, Cédric Villani se chargeait de décloisonner les esprits en dévoilant les mathématiques cachées derrière une foule d’innovations depuis la Grèce Antique : mesure de la circonférence de la Terre, horlogerie de précision, GPS, traitement des images obtenues par imagerie médicale… Et même dans le nouveau bâtiment de la Fondation Louis Vuitton, le plus mathématique à ce jour !
« Le monde d’aujourd’hui est beaucoup plus mathématique qu’hier. Une étude Déloitte a montré que la recherche en mathématiques impacte directement 16 % du PIB britannique », rappelait Cédric Villani avant de céder le micro à David Bessis, fondateur de TinyClues et Francis Bach, chercheur à INRIA. Tandis que David Bessis racontait sa mue de chercheur en entrepreneur avec la création de sa start-up qui propose aux e-commerçants de convertir leurs données brutes en données intelligentes, Francis Bach invitait au grand plongeon dans les big data insistant sur la nécessité de former les jeunes générations tant aux mathématiques qu’en informatique.

Pour terminer cette matinée, riche d’enseignements, Alain et Laurent Maruani apportaient leurs éclairages sur la science devenue reine du marché, rappelant que « l’incubateur est le lieu naturel du mariage entre science, industrie et marché ».

Let it Wave, Lixoft, Trust in soft, Spraed : les mathématiques à l’assaut du marché
Autour du buffet, les échanges allaient bon train entre participants. Mais l’attente était grande d’entendre le témoignage des entrepreneurs.
Revenant sur la success story Let it wave, Stéphane Mallat expliquait son aller-retour de la recherche à l’entrepreneuriat. Il détaillait les étapes de chacune de ses transformations, la nécessité d’apprendre le métier d’ingénieur, de penser marketing stratégique, de perdre sa naïveté initiale tout en gardant l’ambition et le rêve. La vente de Let it wave et les 6 mois d’une âpre négociation avec les 5 plus grands acteurs du secteur… le retour à la recherche et à l’enseignement, la création d’un cours à Polytechnique pour sensibiliser les étudiants à l’entrepreneuriat à travers des mises en situation et des témoignages.

En matière de témoignages, se succédaient ensuite à la tribune Fabrice Derepas, François Mériaux et Jérôme Kalifa racontant tour à tour leur aventure entrepreneuriale à laquelle IncubAlliance a pris part : méthodes formelles appliquées à la cybersécurité, réseau social basé sur le partage de contenus dans la vraie vie, application des mathématiques à la santé. Les idées ne manquent pas pour mettre à profit mathématiques pures ou appliquées.

Après cette intéressante série de témoignages, une question méritait d’être posée : « La France sait-elle exploiter le potentiel d’innovation de ses mathématiciens ? » La table ronde, qui réunissait une bonne partie des intervenants, n’aura sans doute pas épuiser le sujet. Mais elle aura permis d’ouvrir des pistes, de rappeler l’excellence des chercheurs français dans ce domaine et le potentiel des mathématiques pour innover… et même entreprendre !
Ne restait plus qu’à Éric Henriet, président d’IncubAlliance, la délicate tâche de conclure cette journée en soulignant que « la force du mathématicien réside dans sa capacité à intégrer des paradigmes qui ne sont pas les siens, une arme également efficace dans le monde de l’entrepreneuriat ».