Notre société met les mathématiques au service de tous en sécurisant les logiciels

Lors du premier forum IncubAlliance, dédié au lien entre mathématiques, entrepreneuriat et création de valeur, vous avez présenté votre société TrustInSoft. Quelle place occupe les mathématiques dans vos activités ?
Les mathématiques sont à l’origine même de la technologie que nous valorisons à travers TrustInSoft. Cette technologie, développée conjointement par le CEA et INRIA pendant 10 ans, vise à garantir l’absence de défaut d’un logiciel en automatisant la preuve. Pour parvenir à cette automatisation, plusieurs théories mathématiques « collaborent » au sein de cette technologie. Les mathématiques interviennent directement dans la modélisation du code source du logiciel dont on nous demande d’apporter la preuve.

Une technologie développée dans des laboratoires académiques, aujourd’hui commercialisée par une start-up… Pourquoi ?
Au départ, cette technologie a été développée pour répondre aux besoins des industriels de l’aéronautique et du nucléaire en matière de vérification automatique de la qualité de leurs logiciels critiques. Mise en production pour la première fois en 2006 sur le programme de l’A380, cette technologie a fait ses preuves et a permis de changer les pratiques industrielles de ces secteurs. Pour la diffuser dans d’autres domaines, il fallait en passer par la création de TrustInSoft, qui a d’ores et déjà permis d’étendre ses applications aux domaines militaire, ferroviaire et spatial. Mais d’autres perspectives restent à explorer. Ainsi, les affaires de piratages, régulièrement rapportées dans les médias, sont souvent liées à des failles informatiques que notre technologie permet de supprimer… Grâce aux méthodes mathématiques, on peut tendre vers un monde meilleur où les logiciels seront plus fiables !

Que retenez-vous de ce forum ?
Deux aspects m’ont marqué. Tout d’abord, le dynamisme et même l’effervescence qui ont marqué cette journée. Cela tient à la richesse des applications qui peuvent découler des mathématiques. Par leur transversalité, les mathématiques peuvent adresser tous les secteurs.
L’autre aspect concerne l’opposition, spécifiquement française, entre l’entrepreneuriat et la recherche. Outre-Atlantique, nombreux sont les chercheurs qui montent des sociétés ou travaillent dans l’industrie avant de revenir à la recherche. En France, on a encore besoin de journées comme celle-ci pour créer des ponts entre monde académique et monde économique. Ce forum a contribué à faire avancer les acteurs dans la bonne direction.